Le gouvernement l’avait décidé l’année dernière, levant ainsi une interdiction de plus de dix ans. De petits producteurs et des associations de consommateurs ont saisi la justice pour s’y opposer, ce qui a suspendu l’importation d’OGM. Mais la Haute Cour de justice a rendu son jugement la semaine dernière.
La Haute Cour de justice kényane a estimé que les plaignants n’avaient pas réussi à prouver que les OGM comportent des risques pour la santé. C’était là toute leur ligne de défense.
Le Kenya a désormais le feu vert définitif pour importer des OGM, d’aliments et de semences génétiquement modifiées. Pour l’heure, le pays se concentre sur le maïs. Le gouvernement estime que les OGM sont la solution pour s’adapter au dérèglement climatique. Le pays a connu ces dernières années de terribles sécheresses, doublées d’une invasion de vers légionnaires d’automne qui déciment les cultures céréalières de l’ouest du pays, considéré comme le grenier à grain du Kenya.
Cercle vicieux
Elizabeth Atieno, de Greenpeace Africa estime que les agriculteurs kényans risquent de s’engager dans un cercle vicieux. L’importation de semences modifiées, étrangères, et coûteuses au détriment des semences indigènes, doublée de l’usage d’engrais chimiques, aboutira selon elle à un désastre écologique et une paupérisation des petits producteurs.
Autre enjeu, pointé du doigt par la Ligue paysanne kényane : celui du commerce agricole dans la sous-région. Les pays de l’EAC, l’organisation régionale, jouissent d’un accord de libre-échange, mais l’Ouganda et la Tanzanie ont interdit les OGM. Dodoma a déjà annoncé qu’elle ferait part de vigilance, quant aux futures importations agricoles kényanes.
Partenariat commercial avec les États-Unis
L’autorisation des OGM devrait en revanche renforcer les relations commerciales entre le Kenya et les États-Unis, qui en sont le 1er producteur mondial. Elle intervient d’ailleurs alors que les deux pays négocient un Partenariat stratégique de commerce et d’investissement. Dans son programme de 2022, le bureau du représentant américain au Commerce stipule que la levée de l’interdiction des OGM pourrait booster les exportations agricoles américaines au Kenya.