La datte Medjool a vu son prix baisser ces dernières années. De quoi prendre des parts de marché à la datte Deglet Nour même si celle-ci reste toujours moins chère.
Depuis 7 à 8 ans, le prix de la Medjool ne fait que baisser. Alors qu’il était impossible d’en trouver à moins de 12 euros le kilo, on peut acheter aujourd’hui des Medjool premier prix à 7 euros ! La datte de luxe, charnue et sucrée, devient désormais beaucoup plus accessible, notamment grâce à une offre croissante sur le marché international.
L’Arabie saoudite a conforté sa place encore cette année grâce à un soutien toujours plus fort des autorités à la production locale. Le Royaume a même lancé ces derniers jours une plate-forme électronique pour que se rencontrent plus facilement importateurs et producteurs locaux.
Le Maroc, nouvel eldorado de la Medjool ?
Mais un nouvel acteur pourrait venir tirer les prix un peu plus à la baisse sur le marché européen : il s’agit du Maroc qui vient d’envoyer pour ce ramadan deux conteneurs tests sur le marché parisien de Rungis. Ces dattes ont été produites dans la plus grande ferme du pays dans la région d’Errachidia. À l’origine, le groupe Saham, qui a planté 55 000 palmiers dattiers et vise une production de 7 500 tonnes par an. Cet immense projet agricole s’appuie sur un processus de tri par traitement optique pour une qualité et un calibre optimal, mais aussi sur une unité d’emballage ultra-moderne.
Les coûts du fret favorisent les circuits courts
Si la qualité de cette datte marocaine qui s’exporte sous le label Medjoolstar se confirme, elle pourrait être en mesure de concurrencer ses cousines d’Israël et de Jordanie. D’autant qu’elle bénéficie d’un atout de taille : sa proximité avec le marché européen, dans un contexte où les coûts du fret maritime ont changé la géographie des flux de dattes : les Californiennes et les Iraniennes ont presque disparu en effet cette année du marché européen, selon Mustapha Chihabi importateur belge basé à Anvers -société Tomoor. L’Iran et le Pakistan, qui produit des dattes plus industrielles, se sont tournés pour ce ramadan davantage vers l’Inde et la Russie. Pour éviter un casse-tête logistique, les importateurs européens sont, eux aussi, contraints de privilégier les circuits courts.
La Deglet Nour lutte pour ne pas perdre des parts de marché
Si cette baisse des prix de la Medjool est bonne pour les consommateurs, elle ne fait pas l’affaire en revanche des Algériens et Tunisiens qui tirent la langue, confie un importateur du sud de la France : ils produisent essentiellement la variété Deglet Nour et peuvent difficilement se lancer dans la Medjool, à cause d’un manque d’eau. Alors pour ne pas perdre leurs clients, Algériens et Tunisiens ont baissé leur prix. Leur datte reste encore presque moitié moins chère que la Medjool de base. La Tunisie se démarque également avec la Deglet Nour biologique, qui vise à conquérir de nouveaux consommateurs.