« Le gouvernement de la République dominicaine met un « cadenas » à toutes les frontières avec Haïti », titre le journal dominicain El Caribe. Le Nouvelliste précise que pour cette annonce, le président Luis Abinader « s’est mis en scène avec des militaires et des véhicules blindés ». En cause, le canal que des paysans haïtiens creusent pour profiter de l’eau de la rivière Massacre, à la frontière des deux pays.
Alter Presse reprend le communiqué du gouvernement haïtien, qui affirme que « la République d’Haïti peut souverainement décider de l’exploitation de ses ressources naturelles. Elle a, comme la République dominicaine avec laquelle elle partage la rivière Massacre, l’entier droit d’y faire des prises, conformément à l’accord de 1929 ». Droit unanimement reconnu, selon Le National, par « des experts en droit international et autres spécialistes ». Pour ce qui est des paysans haïtiens, écrit le quotidien, « les pressions des autorités dominicaines semblent loin de les ébranler », ils « maçonnent jour et nuit » pour « conduire l’eau sur le territoire haïtien afin de mieux exploiter la plaine Marihaboux qui représente un fort potentiel agricole pour le département du Nord-Est ».
Les conséquences de la fermeture
Quelles sont les conséquences de cette fermeture de la frontière ? Déjà, des compagnies aériennes et des bus de transport suspendent leurs voyages, écrit Gazette Haïti. Avant la fermeture de la frontière, 3 720 Haïtiens sont retournés en Haïti dès ce mercredi 13 septembre, 4 900 ce jeudi 15, selon les chiffres des Autorités de migration dominicaine reprises par le journal dominicain El Nacional. D’autres préfèrent rester, écrit le journal, haïtien cette fois, Le National, « tout en sachant qu’ils sont exposés à des représailles de la part des agents de l’immigration et des soldats dominicains ».
« On ne sait pas qui entre les Dominicains et les Haïtiens seront les principales victimes », rappelle Le Nouvelliste : « Des producteurs ont besoin du marché haïtien pour écouler leurs produits et les Haïtiens ont besoin de s’approvisionner en République. » El Nacional écrit d’ailleurs que les commerçants de Dajabon, ville frontalière dans laquelle se trouve un marché binational, devaient se réunir tôt vendredi matin pour évaluer les conséquences de la fermeture. Hoy estime que le parc industriel Codevi, qui emploie des milliers de personnes, à plus de 80% haïtiennes, pourrait fermer ses portes. Mais le journal a interrogé plusieurs associations de commerçants et d’industriels : elles soutiennent la décision du président dominicain.
Sortir de la crise
Le Nouvelliste se réfère au droit international pour proposer des pistes de sortie de crise : mettre en œuvre la déclaration conjointe signée par les deux pays en 2021, qui prévoit l’échange d’informations sur tout ouvrage hydraulique dans la zone frontalière et la mise en place d’un protocole pour gérer de manière coordonnée bassins versants transfrontaliers. Mais les autorités des deux pays n’ont jamais créé les structures prévues, regrette dans le journal le responsable de droit international Maismy-Mary Fleurant. Autres possibilités : recourir à l’arbitrage international, ou encore, pour trouver une solution durable, « établir un cadre juridique légal bilatéral de gestion et d’utilisation des cours d’eau transfrontaliers ».
Pour le moment, selon le journal dominicain Hoy, « le dialogue est paralysé » : le gouvernement dominicain a conditionné ce jeudi 14 septembre sa continuation à l’arrêt des travaux sur la rivière Massacre. Pour autant, note El Nacional, le président Abinader a indiqué dans son discours que « les discussions avec le gouvernement haïtien continueraient ».
Grève dans le milieu automobile aux États-Unis
La grève contre les « Big Three », General Motors, Ford et Stellantis, propriétaire de Chrysler, a commencé ce vendredi 15 septembre. Une grève « historique », écrit le Washington Post. Le président du syndicat United Auto Workers, Shaun Fain, a qualifié d’« inadéquates » les offres, « après des années de forte inflation, de profit considérables du secteur et d’augmentation des salaires des dirigeants ». Le syndicat demande entre autres 36% d’augmentation des salaires sur quatre ans. Dès ce vendredi, des usines des « Big Three » vont être affectées par la grève dans le Missouri, l’Ohio et le Michigan, prévient le Wall Street Journal. Le quotidien conservateur précise que les compagnies automobiles tentent de se réinventer, et ont investi des milliards de dollars dans les véhicules électriques et la production de batteries : « Une forte augmentation du prix de la main-d’œuvre arriverait au mauvais moment. » Justement, écrit Politico, les démocrates « craignent que la grève ne ralentisse la mise en place de l’agenda de Joe Biden sur l’industrie verte, et plus largement la croissance économique sur laquelle il base sa réélection », sachant que Joe Biden se présente comme « le président le plus pro-syndicat de l’histoire du pays ».
Réunion du G77
« La force du sud est à La Havane », c’est la Une du journal d’État Granma, au-dessus de la photo d’une affiche sur laquelle est écrit : « Nous faisons sentir le pouvoir de la majorité quand nous sommes unis. » Une trentaine de chefs d’États et de gouvernement sont attendus à Cuba pour ce sommet qui commence ce vendredi et dure deux jours.
Le G77 a été créé en 1964 par 77 pays. Il regroupe aujourd’hui 134 nations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, écrit l’autre journal d’État, Juventud Rebelde, qui précise que plus de 90 délégations sont inscrites pour prendre la parole. Ils ont été convoqués, écrit le journal, pour répondre à un des plus grands défis : les enjeux du développement.
La Colombie frappée le 14 septembre par une cyberattaque massive
C’est l’entreprise chilienne IFX Networks, le principal fournisseur de services de télécommunications de l’État colombien, qui a été visé, écrit Semana. Plus de 50 organisations publiques et privées ont été affectées en 48 heures, précise El Tiempo. Jusqu’à la Cour suprême qui, écrit El Colombiano, a dû suspendre certaines de ses procédures qui ne reprendront que mercredi prochain.
El Colombiano précise qu’IFX est en fait « chargée de fournir des services technologiques à des portails dans toute l’Amérique latine ». Et de fait, ce sont 762 compagnies latino-américaines qui ont été touchées en Colombie, mais aussi au Chili, en Argentine et au Panama. Les pirates ont indiqué s’être emparé des données de milliers d’utilisateurs, et que pour éviter de les perdre définitivement, il fallait payer en bitcoins.