L’Afrique du Sud se classe au troisième rang des exportateurs de noix de pécan, derrière les États-Unis et le Mexique qui fournissent près de 90% de la production mondiale. Le pays a vu le secteur se développer fortement au cours de ces dernières années, avec des fermiers de plus en plus attirés par les promesses de rendements de ce secteur de niche.
Les pacaniers, l’arbre qui produit la noix de pécan, se sont multipliés dans différentes régions du pays, grâce au climat chaud et ensoleillé et à un sol bien drainé. Ils se concentrent surtout au niveau de la province du Cap-Nord, où ils peuvent bénéficier de conditions idéales et d’un grand réservoir d’eau. La production est encore modeste, par rapport à la noix de macadamia préférée par les fermiers, mais la noix de pécan a su se faire peu à peu une place dans les exportations sud-africaines.
Car le gros point fort de Pretoria, outre des coûts de production moins élevés, c’est le calendrier des saisons inversé dans l’hémisphère sud. Le pays peut ainsi fournir ces petits fruits à coque à des périodes différentes par rapport aux deux géants du marché, les États-Unis et le Mexique. Et cela a su séduire les Chinois, devenus grands amateurs de noix de pécan et de ses bienfaits nutritionnels avec l’émergence d’une classe moyenne, et qui importent la quasi-totalité de la production sud-africaine. Pékin reste par ailleurs un marché tout aussi crucial pour Washington.
De 5 000 à 30 000 tonnes
En 2022, les fermiers sud-africains ont atteint un record de production, avec plus de 30 000 tonnes, alors qu’ils ne parvenaient qu’à 5 000 tonnes il y a seulement une dizaine d’années. Et les perspectives sont bonnes, puisque qu’en 2017, avec quelque 580 000 arbres plantés, le pays a connu un pic d’intérêt des fermiers qui veulent diversifier leur production, un investissement sur le long terme qui devrait bientôt porter ses fruits, puisque les pacaniers mettent six à huit ans avant d’arriver à maturité.
Selon le producteur Alfonso Visser, l’Afrique du Sud n’aura pas les moyens, à terme, de rattraper les États-Unis et le Mexique, faute de terres et de ressources en eau suffisantes. Mais elle pourrait atteindre les 100 000 tonnes d’ici à 10 à 20 ans. À voir si la demande suivra et si le pays saura rester compétitif, et continuer à conquérir les marchés