Cela fait quatre ans, que le train de voyageurs ne fait plus le trajet entre Ouagadougou et Abidjan. Ceci depuis la fermeture de la frontière entre les deux pays, suite à la pandémie de Covid-19. En fin de semaine dernière, un premier train de voyageurs est parti pour Bobo Dioulasso. Une reprise limitée aux frontières burkinabè, mais porteuse d’espoir.
Après plusieurs rendez-vous manqués, le train voyageur a finalement repris du service la semaine dernière. Oussina Soulama est un conducteur à la retraite. Il a été rappelé pour le redémarrage des activités. Un soulagement pour celui qui a consacré toute sa carrière aux chemins de fer : « On espérait que ça reprenne. C’est une bonne chose pour tout le monde aussi bien pour les Ivoiriens que pour les Burkinabè. C’est toute ma vie les chemins de fer, ça représente beaucoup pour moi. »
Dans le petit marché situé à proximité de la gare, c’est également le soulagement. Asseta Gansoré aide sa mère à y gérer un petit commerce de fruits et de légumes. Les voyageurs et leurs accompagnateurs étaient leurs premiers clients. Elle se réjouit déjà de cette reprise, même timide, de ces trajets : « Ça va nous faire du bien parce que depuis que le train s’est arrêté, il n’y a plus de clients. Personne ne vient ici, on ne vend plus rien. Il n’y a rien, on ne gagne plus rien ici. Les marchandises arrivent, mais c’est cher. Il n’y a pas de clients non plus. On vient parce qu’on ne veut pas rester à la maison, explique la jeune femme. Avant, il y avait beaucoup de monde, il y avait aussi des étrangers qui venaient et ça rapportait bien. »
Le voyage s’arrête à Bobo Dioulasso
Pour cette reprise, le service voyageur de Sitarail se compose de deux voitures, d’une capacité totale de près de 200 passagers. Pour l’heure, le train ne passera pas la frontière ivoirienne, le voyage s’arrêtera à Bobo Dioulasso, explique Roland Somda, le ministre burkinabè des Transports : « Il nous est revenu que la partie ivoirienne dit ne pas être prête pour la reprise de train de voyageurs dans les conditions actuelles. Le motif, précise le ministre, ce serait l’infrastructure ferroviaire qui ne serait pas dans un état acceptable pour permettre l’activité voyageur. Le train marchandise qui est je ne sais pas combien de fois plus lourd que le train voyageur siffle sur la même infrastructure. C’est d’ailleurs ce que nous ne comprenons pas. Nous prendrons attache avec la partie ivoirienne pour comprendre les véritables motifs et quel travail il faut faire pour lever ce goulot d’étranglement. »
Un déplacement en train fortement plébiscité par les populations. Comparé au bus, le trajet est légèrement plus cher, mais plus pratique pour le commerce et réputé plus sécurisé que par la route. Sur ce sujet, les autorités assurent que les mesures idoines ont été prises.