Addis-Abeba accueille les prochains African Startup Awards du 25 au 27 octobre récompensent les meilleures start-ups d’Afrique. Pour représenter le pays hôte, les deux start-ups sélectionnées ont toutes les deux trouvé une solution pour réutiliser les déchets issus de la culture et de la consommation du café. Objectif : diminuer la pollution engendrée par cette industrie. Un enjeu important pour l’Éthiopie, 5e producteur de café mondial avec 450 000 tonnes produites par an, dont la moitié est consommée par ses habitants.
Au milieu des ateliers de menuiseries d’Addis-Abeba, un petit hangar abrite les locaux de la start-up Husk Energy and technology. Holeyat Berhanu a cofondé cette entreprise avec son ami Yohannes Wasihun. La machine qu’ils ont mise au point permet de recycler la coquille des grains de café en granules combustibles : « Ici, on met les coques de café ou la sciure, la biomasse : la rotation applique une pression sur le matériau et avec la friction, cela créé de la chaleur, une haute température et une forte pression qui compresse la biomasse. À la fin, les granulés sortent très fort et denses. »
Cette idée leur est venue en interrogeant les cultivateurs de café : « Ils nous ont dit que les coques de café accumulées dans leur village fermentaient au contact de la pluie. Cela crée une très mauvaise odeur qui rend malade tous les habitants des environs. Autre solution, les brûler, mais cela créé des émissions de carbone. »
Entraide des startuppers
Pour se lancer, il a fallu surmonter plusieurs obstacles, mais dans le milieu des start-up, les entrepreneurs se serrent les coudes. « On communique, on se donne des idées entre nous, c’est comme ça que l’on survit, explique Yohannes Wasihun, cofondateur de Husk Energy & Technology. On est aussi membre de l’association Clean Cooking qui rassemble d’autres entreprises du secteur. On partage nos problèmes et on essaye de les résoudre ensemble. »
Parmi les autres startupper prometteurs, Almaw Molla, fondateur de Coffe Resurrect, dont le projet vise à recycler le marc de café pour en faire de l’huile cosmétique mais aussi des farines nutritives : « Nous essayons d’impliquer des ONG pour créer la farine de café. La plupart des cultures vivrières comme le teff ou le blé ne se trouvent pas là où on cultive le café, donc nous essayons de valoriser cette culture d’une autre manière. »
Pour le moment, l’entreprise en est au stade de recherche et de développement. Avant de lancer un premier projet pilote en Éthiopie puis sur tout le continent. Le concours des African Startup Awards représente pour ces jeunes entrepreneurs une belle vitrine pour, tenter d’attirer des investisseurs.